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16 février 2024
Si la station balnéaire de Knokke (Belgique) ne vous est pas inconnue, il est probable que vous ayez déjà entendu parler de La Réserve : le premier hôtel cinq étoiles de la côte belge, propriété des investisseurs Marc Coucke et Bart Versluys, récemment rénové pour retrouver et surpasser sa gloire d’antan.
Son histoire remonte à 1924 et depuis son ouverture sous l’enseigne La Réserve, en 1949, l’établissement s’est érigé en lieu de ralliement prisé au cœur de l’opulente cité littorale, où il a accueilli des hôtes de marque comme Marlène Dietrich, Brigitte Bardot, Frank Sinatra et René Magritte – ou encore des célébrités contemporaines dont David Beckham, Paris Hilton ou Jean-Claude Van Damme.
L’objectif de la restauration récemment menée à bien visait à sublimer les splendeurs du passé et à faire de cette merveille architecturale rénovée un modèle d’hospitalité.
Qui d’autre que l’éminent architecte Glenn Sestig et son équipe pouvait mener cette mission à bon terme, en redéfinissant le luxe tranquille par la grâce d'une combinaison unique de styles et de matériaux de qualité ?
Suivez le guide !
À l’approche de l’impressionnante façade de l’hôtel, ce qui frappe le plus, c’est qu’en dépit de son caractère monumental, l’entrée est intimiste et accessible – un thème omniprésent à l’intérieur.
Dès la porte franchie, le hall autrefois imposant est désormais scindé en deux parties : l’entrée proprement dite, et le lobby.
Malgré la grandeur du lieu reflétée par la hauteur de la structure et la nuance sombre du plafond, une sensation de confort rayonne à nouveau de l’espace grâce aux lumières tamisées et aux éclairages indirects, aux rondeurs des comptoirs de réception et de la zone événementielle, à l’agencement artistique des montages floraux et à l’utilisation de paravents en bois destinés à créer un cadre plus raffiné grâce à un superbe placage sombre ébène puisé dans notre collection Infinite Wood.
Glenn Sestig ne cache pas qu’il s’est largement inspiré du littoral pour l’aménagement intérieur – une sensation qui transparaît tout au long de la visite.
Dans le hall d’accueil, cette impression résulte du contraste existant entre les couleurs sombres et claires : « Les couleurs claires sont intrinsèquement liées à la côte ; cela tombait donc sous le sens de les utiliser comme base de départ. Mais quand on opte pour l’usage exclusif de nuances claires, on risque d'affadir la déco intérieure. Les tonalités sombres et contrastées lui confèrent à la fois chaleur naturelle et opulence. Après tout, nous sommes à la côte belge ; les finitions doivent s’accommoder aussi bien des sombres mois d’hiver que de la profusion de lumière qui règne en été. »
Architecte
Lorsqu’on passe dans la seconde partie de l’accueil, l’espace lobby, on est accueilli par une scène chaleureuse où fauteuils et canapés ceignent une cheminée, encadrée d’étagères qui mettent en lumière bibelots et produits de luxe. En levant les yeux, on découvre un plafond enjolivé d’une délicate teinte dorée que viennent souligner des poutres entrecroisées et des chants en biseau, habillés d’un placage chêne sur mesure qui leur confère tout leur caractère.
Selon Glenn Sestig, le plafond actuel est un clin d’œil à la couverture de chaume et aux poutres qui habillaient à l’origine l’ancienne bâtisse, ainsi conçue pour briser le bruit et les réverbérations d’un espace aussi vaste. La nostalgie évoquée par le plafond s’étend au mobilier, lequel inclut des pièces raffinées dessinées par Jean-Michel Frank, l’un des pères fondateurs du design intérieur minimaliste.
Sestig justifie ses choix : « Nous voulions que l’hôtel devienne un lieu où les gens aient envie de venir – pour voir des choses, des meubles qu’ils ne possèdent pas nécessairement chez eux. »
L’architecte s’étend sur les choix esthétiques retenus pour le lobby : « Les années 1930 ont exercé une influence prépondérante sur le design intérieur, en rendant hommage à la gloire passée de l’hôtel et à ce que représente La Réserve. Mais pour transposer ce style dans un cadre contemporain, nous devions parvenir à marier l’ancien et le nouveau – ce que l’on qualifie aussi de nowstalgie.
En retenant ce que les décennies passées ont eu de meilleur à offrir, nous avons pu recréer un récit inédit révélant un style à l’ambiance contemporaine. »
Ce thème se marie harmonieusement avec le style monumental évoqué précédemment et que ponctuent les comptoirs massifs, les plafonniers imposants et les chaises à dossier droit. Mais ici encore, une certaine douceur nimbe l’ensemble : les comptoirs sont arrondis, les lumières sont tamisées et les détails – comme les luminaires de table en forme de feuille – dégagent une certaine fantaisie.
Les étagères meublant l’espace sont revêtues d’un placage en bois d’eucalyptus fumé, chaleureux et élégamment rehaussé d’onyx rose pâle, invitant le public à choisir un livre et à s’installer devant la cheminée – et confortant ainsi l’impression de hygge qui baigne l’ensemble.
Glenn Sestig argumente les choix retenus pour le bois : « Nous voulions des tonalités chaudes, de sorte que le bois est apparu comme une évidence », explique-t-il. « On perçoit clairement les variations de couleur sur cet eucalyptus fumé. L’artificiel ne fonctionne pas dans un cadre comme celui-ci. Il faut que ce soit naturel. »
Derrière le lobby se nichent le bar et le restaurant. Accéder au bar, c’est un peu comme remonter le temps : le cadre et l’atmosphère des années 1930 se reflètent partout, dans une profusion de velours soyeux, de tonalités rouges et de marbres, mais aussi grâce à l’ébène sombre qui prolonge l’habillage du lobby. L’éclairage tamisé irradiant d’appliques en verre Murano rose y crée une ambiance cossue et intimiste.
L’atmosphère impressionnante du bar s’inscrit en contrepoint de la légèreté qui anime La Rigue, le restaurant de l’hôtel. Le spectaculaire plafond du lobby se prolonge dans l’espace de restauration, baignant les tables fastueuses d’une luminosité chaleureuse.
Le caractère affirmé du chêne choisi pour les chants en biseau transparaît clairement ici, l’ensemble étant texturé par la présence de nœuds et de fissures. Mais l’endroit compte encore d’autres éléments structurés : un mur étonnant habille un des côtés du restaurant « en imitant les rides de courant laissées par les vagues sur le sable », explique Glenn Sestig.
Des armoires soignées, alignées contre le mur du restaurant – elles aussi habillées en Talitha Ebony Infinite Wood par Decospan – offrent un cadre superbe mais pratique aux postes de travail des serveurs. Cette praticité est une autre caractéristique du génie de Sestig en matière de choix de design. Si les serveurs disposent de postes de travail luxueux, les grooms ont eux aussi leur propre espace réservé à l’entrée de l’hôtel, où ils peuvent mettre de côté les bagages aux couleurs baroques qui pourraient gâcher l’effet de surprise lorsqu'on pénètre dans l’établissement.
Mais c’est précisément en cela que se cache la magie du design : tout est affaire d’expérience. Une visite aux toilettes vous emmènera vers un couloir entièrement revêtu du même placage chaleureux en bois d’eucalyptus fumé – renforçant une fois de plus la sensation de confort et d’intimité. L’un des côtés du couloir s’orne d’un mur de pierre discret, arborant les noms gravés des hôtes célèbres ayant fréquenté l’hôtel, hommage modeste au glorieux passé de l’établissement.
Les toilettes elles-mêmes présentent une finition luxueuse et proposent un lavabo privatif en onyx rétroéclairé dans chaque cabinet. Élément omniprésent dans cet espace, l’onyx crée un effet superbement stratifié qui se marie aux touches de marbre, à la chaleur du décor bois et au plafond en verre noir produisant un effet miroir.
Une salle de réunion imposante mais confortable
La visite se termine par une salle de réunion imposante mais confortable, qui allie la signature du lieu – le bois d’eucalyptus – à l’onyx rose tout en rappelant l’évocation du littoral par la grâce d’une superbe garniture en corail. Une impressionnante cave à vin occupe la majeure partie du sous-sol – sobrement mais magnifiquement habillée de marbre et de verre rehaussé d’ornements en bois. Là aussi, les toilettes sont revêtues d’un placage bois – cette fois en Shinnoki Shadow Eucalyptus issu de la collection de panneaux prêts à l’emploi Decospan.
La définition du luxe tranquille
La Réserve a tout pour plaire : l’élégance et le faste, l’intimité et la douceur, tout en offrant praticité et fonctionnalité au personnel de l’hôtel. Elle rend hommage à sa gloire d'antan tout en tournant le regard vers l’avenir. Certes, c’est une collection d’oxymores, mais d’une façon ou d’une autre, cela produit son effet – et de quelle superbe manière ! Le meilleur mot de la fin est résumé par Glenn Sestig : « C’est la définition du luxe tranquille. »
Le placage bois utilisé pour habiller l’intérieur de La Réserve a été fourni par Decospan. Ce projet sur mesure a été réalisé avec des essences de bois soigneusement choisies pour produire une finition distinctive. Nous pouvons vous conseiller en cas de demandes spécifiques si vous souhaitez explorer les possibilités pour votre propre projet.